Lundi 18 février 2013,
Ma rousse m'a quitté.
Fin du monde.
33 tonnes qui me passe sur le corps.
Deux jours en enfer. Mardi et mercredi.
Mardi 19 février 2013,
Dans mon lit en pleurs, accrocher au téléphone pour rester connecter avec le monde. Je crée même un compte facebook pour reprendre contact avec des gens perdus de vue depuis longtemps.
Vous pouvez relire, j'ai bien écrit : "Je crée un compte facebook"
Rien que ça doit confirmer l'ampleur du cyclone qui s'est abattu sur moi.
Papa ours et Mère Mer entre autre sont beaucoup sollicité.
Deux facettes de moi ils sont.
Et très différentes l'une de l'autre.
Pour le coup, ils sont unanimes.
Sors mon fils !
Pars de Lille !
Tu auras le temps de régler les détails de l'appart.
Pour l'instant prends le large, respire, vois des gens !
Quitte cet appart, te pose pas de questions matérielles dans l'immédiat.
Et tu vas en chier mon fils.
Mais ne panique pas. C'est normal.
Pas paniquer, ils en ont de bonnes eux.
Je suis complètement terrorisé.
Mon monde qui s'écroule. Encore.
Un petit monde c'est vrai mais c'est celui que j'ai.
Merde, les quelques rares plans que j'avais dans la tête intégraient tous ma rousse.
Je vais devoir tout recommencer.
D'ailleurs elle revient du boulot.
Une soirée à pleurer tout les deux autour d'une table.
Pourquoi, on aurait du, y avait qu'à, et si...
Putain que c'est dur.
Une histoire de 5 ans qui se termine.
On est devenu adultes ensemble.
On a tout les deux considérés l'autre comme le(la) père(mère) de nos futurs enfants.
Je n'arrive pas à la regarder.
Je ne peux pas la regarder.
Merde, c'est dur.
Et il faut que je parte de Lille quelques temps.
C'est vital.
Mercredi 20 février,
Le lendemain, je passe ma matinée au lavomatic.
Je prolonge le moment.
Je peux pas rester avec elle à l'appart.
J'utilise les programmes les plus longs sur la machine.
Je laisse mes vêtements dans le sèche linge traîner 20 minutes de plus.
Heureusement que personne à Lille n'a de vêtements à laver un mercredi matin parce que mes joues sont plus trempées que mes fringues dans la phase deux du programme.
Mon co-voiturage est à 17h00.
Une très longue après-midi à attendre.
On peut pas s'empêcher de se tourner autour.
Je jongle entre quatre phases :
1/ Ce n'est pas en train d'arriver, on a vécu des choses pas drôles déjà, mais on va traverser cette difficulté là aussi. Ca ne peut pas se terminer comme ça.
2/ Putain, je suis plus avec ma rousse. C'est normal, on y courrait. Oh bordel comme c'est dur.
3/ Toute ma vie est foutue en l'air putain. Encore.
J'ai peur, comment je peux reconstruire quelque chose après ça ?
J'ai pas d'argent, pas de copine, pas de lieu où habiter, j'ai pas de métier dans les mains, je n'ai rien résolu, je me connais toujours pas... Je vais jamais y arriver !
4/ Oh mec, t'es un bonhomme ou bien ? Calme. Tu dois assurer. C'est arrivé. Maintenant qu'est ce que tu fait ? Là, tout de suite, qu'est ce que tu mets en place ? Matériellement.
Qui continue à habiter dans l'appart ? Est-ce qu'on pose le préavis ? Je reste à Lille ?
Ou je vais mettre ce frigo ? Et cette table qu'on avait acheté ensemble ? Qui va la garder ? Et le chat ? Peut être que si on parle, si il y a des choses qui changent... On pourrait....
Et ces quatre phases qui tournent en boucle toute l'après midi.
Les minutes qui me séparent du départ sur Paris sont interminables.
Mais arrive l'heure.
Je mets mon manteau en silence.
Ma rousse pleure dans le salon.
Je ferme la porte de l'immeuble à clé.
La réalité de la séparation me frappe à ce moment là.
Respire papa.
(je m'appelle moi même papa, ne vous formaliser pas, je vous expliquerais, rien de psychologiquement dérangeant)
Je reprends. Et arrêtez de m'interrompre.
Respire papa. Tu peux pas effondrer ton mètre quatre vingt dix huit dans la rue.
Les gens vont pas comprendre.
Drape toi dans ton grand manteau noir.
Solide. D'airain.
Cale tes pas sur ta respiration bonhomme.
Ennio Morricone dans la tête, je traverse tout Lille en me demandant comment diantre je vais pouvoir habiter dans cette ville tout seul où chaque truc va me rappeler ma rousse.
Tiens d'ailleurs, faut que j'arrête de l'appeler MA rousse.
LA rousse à partir de maintenant.
Toutes ces choses qui vont changer...
Je monte dans la voiture qui m'emmène loin de Lille.
Un coupé sport où je suis obligé de pencher ma tête pour être assis.
Le pire co-voiturage que j'ai fait de ma vie.
On est quatre dans la voiture, pas un seul mot en deux heures et demie de route.
Pas un seul mot !
L'angoisse me reprend dans la voiture, à mi-chemin.
Texto de moi à Olivier :
"Putain c dur oliv !"
Texto de Olivier à moi :
"Je veux bien te croire..."
Texto de Olivier à moi, 5 minutes plus tard :
"A fait, c'est la pire raison pour kiffer la vie mais j'ai Time Splitters 2"
Texto de moi à Olivier :
"Ok. On finit le jeu ce soir."
La suite au prochain épisode.
Je vous avais pas promis que ce blog serait marrant ?
On se poile bien non ?
Kaviar.
tu fais ce qu'il faut faire mon choupidou
RépondreSupprimerOui, je crois qu'il y avait pas trop d'autres solutions viables.
Supprimerbon le côté humoristique est un brin too much mais ca crée un certain rococo au style assez sympathique même si je ne suis pas fan de l'humour comique troupier
RépondreSupprimermalheureusement, au delà de la naturelle sympathie pour toi que ton récit nous inspire et les échos douloureux qu'il peut faire résonner, je dois t'avouer que nous sommes tous des enfoirés car nous prennons plaisir à te lire et dévorons ton texte comme une friandise malgré son amertume
ça sent quand même le raise pour info de la rousse non?
RépondreSupprimerA mon avis elle est light.
RERAISE bordel!!
Arf.
SupprimerATRC m'a dit la même chose.
Enfin dans des termes moins professionels.
Je dois taouver qu je me sus pas posé la question de savoir si c'était possible.
Trop de respect pour sa prise de décision ?
Peut être pourrais-je...
Attendons la fin du voyage à Paris, des trucs ont avancés.
Je suis là aussi :D
RépondreSupprimerJe plussois la remarque de Busty ;)
Vite, je m'en vais dévorer la suite... En espérant y lire une fin heureuse ;)
Mona.