Jeudi 21 février,
Marasme intégrale.
Aucune pensée ne tient plus de 20 secondes dans ma tête.
J'essaie de trouver des éléments de réponses, d'échafauder des plans pour la suite au moment où il ne faut absolument pas le faire.
Je démonte les idées aussi vite que je les construit.
Mettant un plan de vie hypothétique en place pour lui trouver 20 défauts et le détruire avec la sensation que je ne vais jamais arrivé à rien.
Des relents nauséabonds de dépression flotte dans l'air.
Ouais. Le spectre de la dépression plane sur moi.
Je l'ai vécu, voyez vous.
Il y a quatre ans de ça, pendant 10 mois.
Brrrrrr. Quelle horrible période.
Mais aujourd'hui, je ne peux pas m'offrir le luxe de retomber en dépression.
Financièrement parlant.
Et puis j'ai déjà tester, je préférerais découvrir autre chose tant qu'à faire.
C'est dans des gestes physiques du quotidien que mes idées se remettent en place.
Faire la vaisselle par exemple.
Très bien la vaisselle.
Ça occupe le cerveau, ça le laisse reposer.
Et pour le coup, je suis certain que je fais quelquechose de juste.
Je me plante pas en faisant la vaisselle.
Il faut la faire de toutes façons.
Peu importe mes choix de vie, ça passe par faire la vaisselle.
Dans les moments durs, c'est comme ça qu'on avance.
Brick by brick.
Pas après pas.
Y a pas d'autres solutions.
Et au début, on se concentre sur chaque pas pour pas se viander.
En faisant la vaisselle, je suis sur d'aller dans la bonne direction.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Olivier ne dispose pas d'un stock de tasses et d’assiettes illimité.
J'ai beau brosser cette petite cuillère 20 fois, au bout d'un moment, pas de doute possible, elle est vraiment propre.
J'abandonne cette saine occupation pour poursuivre la suite de mon programme.
C'est AnneSo que je vois cet après midi.
Une "pas encore amie mais presque" que j'ai rencontré par l'entremise de mon ancien blog paix à son âme.
Elle habite à côté de la station Cour St émilion, au dessus des anciens entrepôts à vin de Bercy.
Y a pire comme endroit pour habiter à Paris.
Dans ma quête assoiffée de réponses et de conseils, cette rencontre là est un peu particulière.
Parce que AnneSo est autant, voir plus paumée que moi.
Des gens riches, mais des vies difficiles.
Parce que le moule du nid qu'on nous a fourni est pas adapté.
Le modèle ne nous convient pas.
On devrait être capable de créer son propre nid, mais quand on a pas trouvé, quand c'est au dessus de nos forces, on se retrouve à essayer de s'adapter vainement toute notre vie à un truc qui nous va pas.
Et on passe à côté.
Faut pas se leurrer, c'est beaucoup plus dur que ça en a l'air.
AnneSo a eu 24365 boulots différents.
Elle a une quarantaine bien tapée.
Trois enfants dont une de onze ans encore à charge.
Mariée à un mec qui s'est avéré bipolaire et impossible à vivre.
Situation compliquée :
Option n°1: Restée avec un mec sordide à quasiment tout point de vue mais qui assure une stabilité financière (tout relative) et un appart de 100m2 au dessus de cette si jolie cour St Emilion. Possibilité de bidouiller pour que sa vie soit "supportable" en faisant plein de petits machins réconfortants.
Option n°2 : Partir. Quitter ce con. Mais risquer de se retrouver en foyer pendant un gros bout avec une gamine de onze ans. Sans argent, sans métier.
Alors ? Mmmmh ?
Bandes de malins ?
Le choix, on le connait, il est évident quand c'est pas à nous de le prendre.
Mais je n'ose pas imaginer la force mentale pour le prendre.
Pour se jeter dans un inconnu effrayant sans aucune garantie d'un mieux.
Un quotidien sur et connu même s'il n'est pas satisfaisant semble bien préférable.
C'est drôle, pour le coup, pendant qu'on se balade dans les jardins de Bercy, c'est moi qui écoute, c'est moi qui aide, c'est moi qui essaie de pas donner des conseils débiles.
Bah oui, ma situation est finalement mille fois moins compliquée.
Je suis un minou des problèmes de la vie moi.
Une séparation, une absence de métier, et d'appartement.
La bonne blague.
Rigolo va.
On regagne le chaud de son 100m2 au dessus de la cour ST Emilion.
Je fais la rencontre de sa fille.
Un OVNI.
A onze ans, elle vient voir sa mère :
OVNI : "Maman, je sais ce que je veux faire plus tard."
Vétérinaire ? Marchand de bonbons ? Princesse ? Tu veux faire quoi ma petite ?
OVNI : "Je veux ouvrir une chaîne de pâtisserie au Japon."
Quelques temps plus tard :
OVNI : "Tiens au fait maman, je cherche depuis un mois et j'ai enfin trouver des cours de japonais pas trop cher dans Paris. Je voulais t'avertir."
Tu es sur que tu veux pas brosser ta poupée ?
Deux mois plus tard :
OVNI : "Ne prévoit rien pour les vacances de Pâques, j'ai trouvé un stage dans une boulangerie pas loin d'ici, je vais y rester deux semaines."
Bon bin je suppose que c'est mort pour Eurodisney ?
Elle s'assoit à côté de moi dans le canapé.
Elle me bombarde de questions sur mon parcours, sur ce queje fais à Lille, sur mes futurs plans.
Je lui mettrai bien une baffe.
Pour lui apprendre à être aussi centrée, curieuse, et sur d'elle même à 11 ans alors que moi à 30...
Je vous vois venir.
J'habite dans le Nord, j'ai des origines polonaises, donc je suis une outre à alcool.
Et bien non.
Il se trouve au contraire que je n'ai pas bu depuis un certain temps.
Je sais même plus ce qu'est être bourré.
Je suis ravi que Olivier m'emmène à La Liberté, métro Faidherbe Chaligny.
Un tout petit bar qui fut le fief des Têtes raides à une époque et oùu je me sens incroyablement bien.
Ça serait peut être la seule raison pour moi d'habiter à Paris.
Tu peux rester dix minutes au comptoir tu seras sur de te faire minimum trois potes et d'avoir de quoi remplir un scénario de film américain.
Ou 17 scénarios de film français.
On commane la bière à la pinte avec Olivier.
Dire que quand je l'ai connu, ce type n'avait jamais bu d'alcool de sa vie.
Je lui ai appris à boire...
Et maintenant il refuse de boire la bière autrement qu'à la pinte...
On entend un rire suraigue venant du comptoir.
Ça tombe bien, nos pintes sont vides.
Je dois aller remplir les petites soeurs.
Y a un nain qui est là.
C'est de lui que provient ce rire complètement hystérique.
La personne de petite taille : "Hééééé, approchez vous, j'vais vous raconter une blague ! Une blague de nain !!! Hééééé écoutez tous !!!"
Il est rond comme un ballon.
La personne de petite taille : "C'est l'histoire de Marcel et Jeanine qui attendent un enfant, et un jour Jeanine va accoucher alors ils vont à l'hôpital !"
Il s'arrêtte dans son récit pour exploser de rire.
Apparemment c'est une très bonne blague de nain.
La personne de petite taille : "Alors Jeanine elle accouche et là y a le docteur qui voit le bébé et qui va voir Marcel pour lui dire : "Viens vite Marcel, y a un problème avec ton bébé""
Évidemment, nous on s'imagine tous que l'enfant est un nain, puisque c'est c'est une blague de nain.
Notre petit ami s'étrangle de rire en pensant à la suite de son histoire.
La personne de petite taille : "Marcel, il vient voir le bébé et en fait le bébé est noir !!! Alors Marcel il demande à Jeanine : "Ha bah je comprends pas comment c'est possible ? " Et Jeanine lui répond : "Mais si tu sais, c'est la partouze qu'on a fait il y a neuf mois" !"
Crise de fou rire. Le mec il en peut plus.
Nous on attend la fin de la blague.
Mais le temps passe et la réalité s'impose à nos yeux...
C'était la fin de la blague.
Un monsieur : "Mais c'est pas une blague de nain, c'est une blague de merde !!!"
Je kiff la Liberté.
Les pintes s'entassent.
Ça me fait un bien fou.
On commence à échafauder des plans absurdes mais délicieux sur nos avenirs respectifs.
On se prend à rêver à un futur souriant (sots que nous sommes)
On se raconte plein de trucs, comment et où on a glingué des nanas, alors qu'on connait déjà les histoires vingt fois et qu'en plus c'est pas particulièrement exceptionnel.
(dans un escalier d'immeuble pour moi, dans un cinéma pour Olivier)
Et on se rappelle les voyages qu'on a fait ensemble, en se promettant qu'on nous y reverra...
Ça faisait vraiment longtemps que j'avais pas lâcher prise.
C'est bon de se la coller entre couillus (je vous pris de garder cette phrase dans son contexte).
Mes problèmes s'évaporent. Ils s'estompent dans les pintes vides.
Et on rentre. Sans tituber parce qu'on est pas comme ça.
J'ai débrancher pour une soirée, ça n'a pas de prix.
Demain, mon cerveau recommencera à tourner à plein tube mais en attendant, je m'écroule sur mon lit.
Presque bienheureux.
Une petite dédicace à Simon Dronet qui m'a filer un gros coup de patte pour la construction du blog et de la bannière.
Qu'il vienne pointer son pif à Lille, et je me charge de le remettre à l'alcool.
Kaviar.
Je vois que La Lib' elle ne change pas !!! Souvenirs, souvenirs...
RépondreSupprimerQuel putain de bons bars.
SupprimerJ'espère que certains vont avoir la curiosité d'y foutre les pieds.
Joli billet, touchant et amusant comme d'hab.
RépondreSupprimerJoli billet, touchant et amusant comme d'hab.
SupprimerMais avec un nain ce coup ci.
Much much better !
c'est vrai les nains sont toujours un plus, toujours fascinants
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe suis un anonyme parmis d'autres qui suivait ton precedent blog.
Je ne reviendrai pas sur le bien que j'en pensais, tu as eu suffisament de retours de tes lecteurs(trices) assidu(e)s.
Je lis aussi celui-la, pourtant il ne parle pas de poker.
Alors pourquoi ?
Surement un peu de voyeurisme, quel lecteur regulier d'un blog ne l'est pas un petit peu ?
Je crois que la reponse est tout simplement la "patte" que tu y mets.
Alors, laisse moi te donner un conseil d'inconnu a (de moins en moins) inconnu : Ecris!
On te la surement dit 20 fois, mais qu'importe : Ecris!
D'abord , de facon egoiste, sur ce blog puis ou tu veux mais ecris.
Tu diras a tonton de ma part que ca vaut bien une maison.
Et puis on dit que ca peut être curatif, non?
Sebastien (aka Grolim si j'avais un jour poster sur ton precedent blog)
P.S : Merci a pokernem d'avoir mis le lien de ton nouveau blog :)
ça fait partie du peu de choses qui me tient et me structure en ce moment.
SupprimerAlors oui, je continue à écrire.
Bienvenue à toi, seb qui sort de l'ombre.
ah ! je suis pas le seul à le dire !
SupprimerA dire quoi donc roudoudou ?
Supprimerqu'il FAUT que tu écrives (c'est même un métier il paraît)
SupprimerMais c'est ce que je fait non ?
SupprimerPar contre, pour le métier, j'en suis beaucoup moins sur.
Rarement j'ai entendu parler de gens qui vivait de ce qu'ils écrivent.
A part Marc Levy.
Salut Kaviar, j'en connais personnellement un, il ecrit des romans, il etait chef de projet informatique (pour te dire la reconversion !!!)
RépondreSupprimerSon 1er roman il l'a ecrit quand il etait dans des bouchons !
Pour la petite histoire je suis celui qui a lu le tout 1er jet de son tout 1er roman.
J'ai son 1er roman (aujourd'hui introuvable) avec une decicace " a mon tout 1er lecteur "
Aujourdhui il vend plus de 100 000 bouquins a chaque fois, deux de ces bouquins sont entrain d'etre adapté aux states
Je te propose donc de me faire lire ton 1er jet ;-)
Ton futur 1er lecteur
cbinou
dip's !
parce que t'as besoin de la fortune de marc levy ptet ?
RépondreSupprimerKaviar Levy. Ca sonne bien
RépondreSupprimerça suffit, dehors les juifs !
SupprimerAlors pour les nouveaux, le FUCK (Fan Union Club Kaviar) est toujours actif.
RépondreSupprimerLa cotisation est gratuite, alors viendez!
Faut juste commenter régulièrement :D
Le président de FUCK,
Mona.
Excellent post, ça fait plaisir de te lire à nouveau !
RépondreSupprimerdès le 1er article c'est ce que j'avais envie de te conseiller...une petite combi pinte/copain, ça remontera toujours plus le moral qu'une combi paic citron/ptite cuillère...
RépondreSupprimerGL pour ton nouveau blog
nb :les têtes raides...biéné !